Longeborgne, am 17. Januar - Hl. Antonius der Einsiedler

  • 08:30 Hl. Messe, Segnung und Salzverteilung
  • 15:00 Hl. Messe, vorher Rosenkranz, Segnung und Salzverteilung

 

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Der Heilige Antonius in Longeborgne

 

An einer Kurve auf dem Weg nach Longeborgne kann man in einer Nische den heiligen Antonius sehen, den Einsiedler der Wüste, begleitet von seinem Schwein, der die Schirmherrschaft über den Ort mit seinem Namensvetter, dem heiligen Antonius von Padua und der Madonna des Mitgefühls teilt.


Am 17. Januar, dem Fest des Heiligen Antonius des Einsiedlers, strömen die Menschen nach Longeborgne, um nach dem alten Brauch der Antoninermönche Salz zu segnen. In der Vergangenheit war es ein indirekter Segen für das Vieh, da dieses Salz mit Heu vermischt wurde. Heute werden kleine Beutel mit Kochsalz an alle verteilt, die etwas davon wollen, an diesem Tag gesegnet und die Menschen nehmen es dann für den Gebrauch in ihrem Haushalt mit nach Hause.

 

Hl. Antonius der Einssiedler gilt als der erste Mönch. Er wäre um 251 geboren worden und um 356 im Alter von 105 Jahren gestorben. In Ägypten begann er sein Leben als Einsiedler an einem abgelegenen Ort in der Nähe eines seiner Felder, dann in der Wüste, wo er den Versuchungen verschiedener Dämonen ausgesetzt war, die versuchten, sein Leben anzugreifen.  Seine Jünger folgten seiner Lehre, lebten in nahegelegenen Höhlen, hörten ihn predigen und schlossen sich ihm im Gebet an.

 

Viele Darstellungen des Heiligen zeigen ihn in Begleitung eines Schweins mit einer Glocke. Das Schwein hat nichts mit dem Leben des Heiligen zu tun, sondern mit einem religiösen Orden, den Antoninern, deren Schweine, erkennbar an ihren Glocken, frei auf den Straßen herumlaufen und Müll fressen durften. Es ist jedoch zu beachten, dass die Dämonen, die den Heiligen quälten, zuerst durch wilde Tiere (Löwe, Bär usw.) und dann durch bekanntere Tiere wie Wolf und Eber dargestellt wurden, wobei letzteres vielleicht die Verbindung zum Schwein erklärt.

Pourquoi saint Antoine ermite – le Grand Saint-Antoine ! – a pour caractéristique un petit cochon à ses pieds ? Il y a trois réponses.

 

Homélie du Père François Huot, recteur de l'Ermitage de Longeborgne, à l'occasion de la Saint-Antoine, le 17 janvier 2020

 

Chaque année, nous nous arrêtons à l’un ou l’autre aspect de la vie ou du charisme de saint Antoine : sa vocation, sa vie d’ascèse et de prière, ses apophtegmes, le sens de la bénédiction du sel en sa fête ou l’extension de son culte. Cette année, nous essaierons de répondre à une question qu’on pose souvent : Pourquoi saint Antoine ermite – le Grand St-Antoine ! – a pour caractéristique un petit cochon à ses pieds ? Il y a trois réponses.

 


1. L’image du démon

 

Dans l’Écriture Sainte, mais aussi dans tout l’ancien Orient,  le porc figure parmi les animaux impurs (Cf. Lv 11, 7 ; Dt 14, 8) Le porc est une viande impure pour les Juifs, comme  pour les musulmans. Le cochon est un animal qui se traine dans la boue et semble se plaire dans la saleté. D’où la répugnance qu’il inspire : « La truie, sitôt lavée, se vautre dans la boue » dit un proverbe que rapporte la 2e épître de saint Pierre (2 P 2, 22. C’est pourquoi on a mis souvent cet animal en relation avec le mal, avec Satan. « Dans le pourceau  et la clochette, écrit un biographe, «les vieux auteurs ont vu la représentation du démon contre lequel le saint remporta de si écla¬tantes victoires » (Vies des saints par les Bénédictins de Paris, T.I, p. 350). Car il est rapporté en plusieurs endroits, dans la vie de notre saint, qu’il fut en lutte féroce avec les démons dans sa solitude, dont il sortit vainqueur par la prière et sa vie ascétique.


2. La lutte contre le mal

 

Et nous avons là un deuxième sens de ce curieux at-tribut de saint Antoine. On l’invoquait pour certaines maladies, en particulier ce qu’on appelait ‘le mal des ardents’ ou ‘le feu (sacré) de saint Antoine’. On désignait par là des maladies de la peau, comme l’érysipèle, la gale, le scor¬but, la peste, les varices, les furoncles, bref : des maladies honteuses, qui ren¬daient impures comme l’étaient les porcs dans la religion juive. C’est pour soigner ces maladies et nourrir les pauvres que s’était érigé à St-Antoine en Dauphiné, un hôpital, ou plutôt un hospice, ainsi qu’une confrérie dont les membres consacraient leur vie à soigner les malheureux atteints de ce mal et nourrissaient les pauvres. Cette institution, approuvée au Concile de Clermont par Urbain II, fut confirmée comme ordre hospitalier par Honorius III en 1228 (entre parenthèses : année de la canonisation de saint François d’Assise par ce même pape qui avait aussi approuvé la Règle des Frères mineurs). Ce sont les Antonins. Ces moines se mirent à élever des porcs pour pouvoir nourrir tous leurs pensionnaires. Et c’est ainsi que ce qui était d’abord évocateur de Satan et du mal devint le symbole de la charité !


3. La nourriture des pauvres

 

Ainsi la présence d’un petit cochon aux pieds de saint Antoine rappelle le dévouement des Antonins hospitaliers envers les malades et les pauvres. Pour nourrir patients et soignants, ces religieux éle¬vaient des porcs. On raconte que ces animaux circulaient librement dans les rues, causant des ennuis aux habitants. Une fois même, ils furent la cause d’un accident mortel : un cochon s’étant enfilé entre les pattes d’un cheval, celui-ci se cabra et provoqua la chute du cavalier et sa mort. Alors on décida d’interdire cette libre circulation des cochons, sauf… ceux de l’hôpital, par charité pour les pauvres qui trouvaient là de quoi se nourrir. Á une condition pourtant : que ces cochons portent une clochette. C’est pourquoi on ajoute souvent au bâton de saint Antoine deux clochettes, qui pouvaient en outre annoncer l’arrivée des religieux antonins et avertir les ménagères de mettre leurs restes de nourriture sur le seuil pour engraisser les animaux ! D’où ce dicton pour étiqueter un curieux, intrigant ou pique-assiette : « Il va de porte en porte comme le pourceau de saint Antoine. » Et si quelqu’un est frappé d’un malheur, on dit de lui en Italie : « Il a peut-être dérobé un porc de saint Antoine. » (Vies des Saints, par les Bénédictins de Paris, T.I, p. 351) C’était grave de voler un cochon des Antonins !


Conclusion

 

Nous reprendrons une autre année le sens de la bénédiction du sel. Elle vient aussi de ces religieux qui allaient bénir les troupeaux, spéciale-ment là où il y avait des épizooties. Le sel bénit garantit l’intercession de saint Antoine. C’est l’occasion pour nous de penser aux malades de nos familles ou parmi nos connaissances et de les confier à saint Antoine. Le petit cochon qui est une caractéristique du saint (avec parfois des confusions) nous rappelle l’intercession efficace de saint Antoine le Grand, patron secondaire de cet Ermitage, partiellement ombragé – ou éclairé, c’est suivant ! – par son homo¬nyme, saint Antoine de Padoue, titulaire de l’autel de la chapelle de droite, avec lequel beaucoup le confondent. Chaque matin, en allant contrôler l’oratoire du dernier contour, le serviteur de ce sanctuaire lui demande de bénir tous les chercheurs de Dieu et de paix qui viennent à Longeborgme.

 

Remontant du petit cochon à la statue elle-même, on voit que le saint tient un livre dans ses mains : l’Écriture Sainte qu’il sut comprendre comme si Dieu lui parlait : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres,(…) puis, viens, suis-moi ! » (Mt 19, 21). Contrairement au jeune homme riche de l’Évangile, Antoine prit ces paroles à la lettre et accumula un trésor dans les cieux dont bénéficient maintenant tous ceux qui sollicitent son intercession.